Revue protestante de culture
Transhumanisme : l’homme augmenté ou bafoué ?
Transhumanisme : l’homme augmenté ou bafoué ?
« Dieu est mort, maintenant nous voulons que le Surhomme vive ! », s’exclamait, à la fin du XIXe siècle, le Zarathoustra de Nietzsche. Sommes-nous à la veille de l’exaucement de cette incantation ?
 

Si la filiation entre la pensée nietzschéenne et le mouvement transhumaniste s’avère problématique, il est clair en tout cas que l’obsolescence de l’homme, son dépassement par le déferlement technologique, et la transition entre une humanité limitée par la maladie et la mort, et un nouvel être qui aurait acquis l’immortalité, sont à l’ordre du jour sur la scène intellectuelle. Le transhumanisme s’impose dans les débats, et on ne compte plus les ouvrages et les colloques qui lui sont consacrés. Fantasme ? Science–fiction ? Perspective pour après-demain, ou réalité déjà présente ? Si l’on en croit les sommes astronomiques qui sont investies, sur fonds privés et publics, dans les recherches liées au courant transhumaniste aux États-Unis, il convient à l’évidence de prendre ce phénomène au sérieux, et d’en mesurer les enjeux sociétaux, politiques, anthropologiques et théologiques. C’est ce que nous avons voulu tenter dans ce numéro de Foi&Vie. Nous avons choisi le mode du débat contradictoire, en donnant la parole à des penseurs et des chercheurs qui ont des approches et des appréciations différentes du transhumanisme. Homme augmenté ou homme bafoué ? Au lecteur informé de se faire son opinion.

 

(Extrait du Liminaire de Frédéric Rognon)

 

Lire également dans notre rubrique Christianisme social l'article de Jean-Claude Guillebaud «Être plus ou moins humain» et les entretiens avec Dominique Bourg («Les dangers d'une humanité surpuissante») et Marie-Jo Thiel («La vie autrement à partir des nouvelles technologies»).