Revue protestante de culture
Nouveaux visages du protestantisme
Nouveaux visages du protestantisme
Foi et Vie s’est penché sur les nouveaux visages du protestantisme français : les mouvements évangéliques, les nouveaux champs de l’histoire de l’exégèse, l’esthétique et les arts photographiques.

 

L’expansion des Églises évangéliques, l’attrait qu’exercent ces nouvelles communautés et la stagnation du protestantisme historique, luthérien et réformé, modifient de façon considérable la perception que la société française a désormais des protestants. Ceux de vieille souche en sont étonnés, parfois séduits ou inquiets et constatent ébranlés l’accroissement de ces salles de prière pleines de fidèles, de ces cultes aux liturgies inédites, flamboyantes et la pugnacité de ces pasteurs aux allures de show-stars. Voilà pour les images d’Épinal… en fait, l’acculturation des mouvements évangéliques dans la société française est ancienne : Alexandre Neff le montre aisément à propos des mennonites et brise l’idée reçue d’évangéliques imbibés de culture américaine. Cette expansion évangélique rencontre des tendances profondes de la société française : l’individualisme religieux et le refus de l’institutionnalisation. Jean de Saint-Blanquat nous introduit dans la Hongrie post-communiste et lève le voile sur l’ancrage politique des nouveaux mouvements évangéliques dans ces pays façonnés par les idéologies du rideau de fer.

 

Mais Foi&Vie a choisi aussi, en cette année où l’on célèbre la grande Bible anglaise de 1611, où une bible pour jeunes, Ze Bible, connaît un succès étonnant, de revenir aux racines du protestantisme historique : la Bible. La Réforme a toujours pratiqué une certaine intelligence de l’Écriture, de toutes les Écritures, Rémi Gounelle nous le rappelle, vécu une passion pour son interprétation comme pour l’établissement du texte biblique. Gilbert Dahan, le meilleur spécialiste actuel de l’exégèse de la Bible au Moyen-Âge, donne ici un panorama érudit de la critique textuelle à l’époque médiévale, à propos de la sortie du livre de Pierre Gibert, L’invention critique de la Bible, XVe-XVIIIe siècle. N’en déplaise aux apologètes inconditionnels du protestantisme historique, l’étude critique de la Bible n’est pas née avec la Réforme, elle a trouvé ses premiers artisans dans les cercles dominicains au XIIIe siècle. (...)

 

(Extrait du Liminaire de d'Annie Noblesse-Rocher)